1963 - Ginga shounen-tai

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1963 - Ginga shounen-tai

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1963 - Ginga shounen tai 銀河少年隊 Le Commando de la Voie Lactée
diffusée du 07 avril 1963 au 01 avril 1965 - 92 épisodes

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Le Commando de la Voie lactée

Titre original : Ginga Shônen-tai / 銀河少年隊
Traduction : La jeune équipe de la galaxie / Le jeune escadron de la galaxie
Année de production : 1963-65
Pays : Japon
Durée originale : 43 x 15 minutes puis 49 x 25 minutes
Durée française : un unique épisode sous-titré par François Berthier
Production : Mushi Production, NHK, Théâtre de marionnettes Takeda / Takeda Ningyô-za
Auteur : Osamu Tezuka / 手塚治虫
Réalisation : Susume Yasue / 安江進, Yûichi Yamaguchi / 山口裕一, Yôichirô Imanishi / 今西洋一郎, Heiji Ichikawa / 市川平二
Scénario : Ichirô Wakabayashi / 若林一郎, Jiro Shimada / 島田二郎
Animation : Sumio Uchino / 内野純緒, Nobuo Ônuki / 大貫信夫
Création des personnages / design : Osamu Tezuka / 手塚治虫
Conception des marionnettes : Kinosuke Takeda / 竹田喜之助
Manipulation : Théâtre de marionnettes Takeda / Takeda Ningyô-za / 竹田人形座
Marionnettistes : Sannosuke Takeda / 竹田三之助, Sennosuke Takeda / 竹田扇之助
Musique : Isao Tomita / 冨田勲
Prise de vue : Yoshihiro Iwai / 岩井義博
Éclairage : Masao Miyagawa / 宮川正夫
Effets sonores : Kônosuke Oda / 織田幸之助
Enregistrement : Masaru Shirai / 白井勝
Interprète du générique, première version : Kyû Sakamoto / 坂本九
Interprète du générique, seconde version : Kamitakada Shônen Gasshôdan / 上高田少年合唱団
Paroles du générique : Ichirô Wakabayashi / 若林一郎
Musique du générique : Isao Tomita / 冨田勲
Personnages et interprètes
Rop (1ère partie) : Tetsu Andô / 安藤哲
Rop (2ème et 3ème partie) : Michiko Shirasaka / 白坂道子
Professeur Hanashima (1ère partie) : Genzô Wakayama / 若山弦蔵
Âmia (1ère partie) : Risa Takami / 高見理沙
Poïpoï (1ère partie) : Fusako Amachi / 天地総子
Myria / Miliyah (2ème et 3ème partie) : Mariko Yasuda / 安田まり子
Dâ le chien-robot (1ère partie), Tex (2ème et 3ème partie) : Ichirô Nagai / 永井一郎
Pedro (2ème et 3ème partie) : Yoshiko Ota / 太田淑子
Shunsaku Ban (2ème et 3ème partie) : Takeshi Sagami / 相模武
Gomban (1ère partie) : Kikuko Kinoshita / 木下喜久子
Desu (1ère partie) : Junpei Takiguchi / 滝口順平
Jiguiris (2ème partie) : Shigeru Meguro / 目黒茂
Jiguiris (2ème partie) : Michio Ikeda / 池田道雄
Narrateur (1ère partie) : Teizô Muta / 牟田悌三
Synopsis

Première partie de la série, épisode 1 à 43 (du 7 avril 1963 au 5 avril 1964, le dimanche de 17h45 à 18h00) : au 21 siècle sur la Terre, alors que l'humanité profite encore des progrès de la science et de l'exploration de l'espace pour vivre en paix et ce dans une certaine abondance, une catastrophe est sur le point de tout anéantir. En effet, le professeur Hanashima a découvert que le Soleil perd de sa puissance, l'astre solaire se refroidissant considérablement au point que cela ne peut être sans incidence sur la troisième planète du Système solaire, et que de fait l'extinction de toute vie menace.

Aussi, dans la perspective de sauver ce qui fait l'être humain, c'est-à-dire son environnement et la nature, et avant que l'écosystème de la Terre ne commence à ressentir des bouleversements irréversibles, un équipage d'astronautes est formé pour partir à la recherche d’une substance se trouvant près de certaines étoiles ou sur le lieu d'une collision stellaire. D'après le professeur Hanashima, cette matière issue de la formation de ces corps célestes pourrait permettre à l’astre défaillant de retrouver ses forces. C'est ainsi que Rop, le jeune fils dudit professeur accompagné entre autres par ce dernier dans cette expédition spatiale, voyage de planète en planète et découvre de nouveaux mondes. Chaque étape importante est d’ailleurs l’occasion de faire la connaissance d’un être natif du lieu visité comme Poïpoï, un petit martien ou encore Âmia, la belle vénusienne.

C'est aussi l'occasion d'être confronté à quelques dangers...

Enfin, lors de ce grand voyage au plus loin de son parcours, Rop rencontre également un robot qui possède justement le savoir sur la matière pouvant faire revivre le Soleil mais qui, dans un premier temps, ne désire pas le partager. Après de nombreuses péripéties pour obtenir cette connaissance, et avec la sagesse de Âmia qui sera faire preuve de diplomatie auprès de l'être de métal en prêchant l'amour et la beauté dans l'Univers, Rop détient enfin la substance nécessaire et les moyens de son utilisation. Il redonne alors son énergie au Soleil évitant ainsi la catastrophe tant redoutée.

Seconde partie de la série, épisode 44 à 82 (du 9 avril 1964 au 14 janvier 1965, le jeudi de 18h00 à 18h25) : après avoir échappé au danger du Soleil affaibli, une autre menace plane sur les terriens, celle des Jiguiris, des hommes de l'espace venu d'ailleurs, pour ne pas dire des extraterrestres. En effet, ceux-ci désirent conquérir la Terre entière et pour ce faire ils s'installent en Antarctique afin de préparer leur invasion. Fort heureusement, Rop et ses amis, dont Myria, une jeune fille aux longs cils vêtue à l'amérindienne avec une plume ornant sa coiffure et ayant de grandes connaissances scientifiques, parviennent à les repousser hors de l'atmosphère terrestre. Toutefois le danger guette encore, les Jiguiris n'ayant pas dit leur dernier mot et, pour de nouveau tenter d'asseoir leur domination sur les terriens, ils établissent une base sur la face cachée de la Lune : de ce lieu, ils lancent des attaques sur les fusées terriennes venant réapprovisionner les bases lunaires terrestres. Ainsi, Rop et Myria seront encore confrontés à bien des dangers en partant à bord de la fusée Clair de Lune à destination du satellite pour essayer de trouver le repère des Jiguiris. Mister 6 (Mister Six), un véhicule-automobile doté d'une intelligence robotique pouvant également voler et se déplacer sous l'eau leur sera de nouveau, comme au début de cette aventure, d'une grande aide. De même, ils seront accompagnés par Tex, habillé tel un cowboy et épris de gloire, si ce n'est avide de celle-ci, ainsi que par deux gais lurons en la présence de Pedro, un petit garçon avec un grand sombrero vissé sur la tête et Ban, le père de Myria.

Il est à noté, cela expliquant leur apparence, que Rop a fait la connaissance de Ban, Myria, Tex et Pedro lors de son voyage aux États-Unis (Ban y est un émigré japonais) et au Mexique, cette rencontre ayant eu lieu quelque temps avant que les Jiguiris ne se fassent connaître et alors qu'il était à la recherche de sa mère, elle-même étant impliquée dans le combat contre ces extraterrestres.

Troisième partie de la série, épisode 83 à 92 (du 21 janvier 1965 au 1er avril 1965, le jeudi de 18h00 à 18h25) : dernières aventures du commando où Rop, à la demande de la belle Âmia, part à la recherche de sept boules précieuses dispersées dans la galaxie...
Commentaires
Autant l'écrire de suite, la série télévisée japonaise de marionnettes à fils Ginga Shônen-tai née des premiers temps du petit écran n'est pas connue en France, et pour cause aucune chaîne de la télévision française ne l'a diffusé. Mais toutefois, on ne sait pour l'heure en quelle circonstance, l'un de ses épisodes a bénéficié d'une version française sous-titrée, tout en étant accompagnée par la voix d'un narrateur français. C'est pourquoi il est intéressant d'évoquer ici cette série qui a pris à cette occasion le titre de Le Commando de la Voie lactée d'autant plus qu'aucune des productions de marionnettes de la NHK dont elle est issue n'a eu l'occasion d'être diffusée en France, ni en aucun autre pays. Par ailleurs, la copie originale de cet épisode – le 67ème de la série – avec les sous-titres français est l'une des rares à avoir été conservée dans les archives de la NHK avec le 28ème épisode, ainsi que des séquences d'animation du 87ème épisode. C'est peut-être justement le fait d'avoir été sous-titré pour une occasion précise qui a permis à ce 67ème épisode de survivre...

Trois mois après avoir été à la naissance d'une nouvelle galaxie télévisuelle, celle des séries d'animation japonaises avec la toute première qu'il conçoit Tetsuwan Atom apparue sur Fuji TV le 1er janvier 1963 (c'est la quatrième série au monde dont la durée des épisodes est de 25 minutes, en l'occurrence 27, après trois productions Hanna-Barbera), Osamu Tezuka lance en orbite cette autre série dont il créa à cette occasion les grandes lignes de l'histoire puisque contrairement à Tetsuwan Atom qui adaptait son manga éponyme, Ginga Shônen-tai était une création originale. Il est d'ailleurs regrettable qu'il ne l'ait pas adapté ensuite en manga, ce qui faute de son format télévisé non conservé, aurait permis d'en suivre pleinement l'aventure. A ce propos, on retrouve en cet ouvrage des éléments que Tezuka déployait dans ses mangas depuis dix-sept années déjà, dont la présence de ses personnages utilisés comme des acteurs tels Rob étant ici proche du captain Ozma ou de Rock, l'oncle Moustache / Ban faisant lui aussi parti de l'équipe.

Ce fut la seule série de marionnettes produite par Osamu Tezuka et la seule série de marionnettes ayant donné forme à sa créativité si l'on excepte la série Bôken Manga Ningyôgeki Tetsuwan Atom / 冒険漫画人形劇 鉄腕アトム (1957) renommée au cours de sa diffusion Kami Ningyôgeki Tetsuwan Atom / 紙人形劇鉄腕アトム avec des personnages découpés dans du papier et collés sur une baguette.

Période où l'univers de Tezuka prenait déjà forme sur le petit écran avec des séries en prise de vue réelle, à savoir Tetsuwan Atom (Fuji TV, 1959-60), Piron no Himitsu / ピロンの秘密 (Le Secret de Piron, NTN, 1960-61) et Fushigi na Shônen / ふしぎな少年 (Le Mystérieux Garçon, NHK, 1961-62), ces deux dernières étant des créations originales qu'il adaptera en manga pendant leur diffusion.

Ginga Shônen-tai s'inscrivait dans la riche production des séries de marionnettes de la NHK dont la toute première Tamano no Mae / 玉藻前 fut diffusée en 1953, année d'ouverture de la chaîne et ce avec les marionnettes du théâtre Youki-za (compagnie qui dans cette décennie participera aux premières séries de marionnettes de la NHK de 1953 à 1959 avec des histoires entre tradition et adaptation de romans).

Si l'ouvrage de Tezuka est dans sa nature une série de marionnettes à fils, il se distingue toutefois de l'ensemble de ces productions sur la NHK (ou TBS qui en produisait également puisque des séquences d'animation étaient également insérées en certaines scènes, particulièrement lorsqu'un véhicule ou un vaisseau se déplace ou pour illustrer un rayon laser sortie d'une arme et le plus souvent pour exposer certains décors, mêlant ainsi mais distinctement prise de vue réelle et animation.

Le générique était de même entièrement réalisé en animation, ce qui sera d'ailleurs le cas pour d'autres séries de marionnettes de la NHK comme celle célèbre Hyokkori Hyôtan-jima / ひ ょ っ こ り ひ ょ う た ん 島 (L'Île Calebasse, 1964-69) avec son ouverture animée par l'artiste indépendant Yôji Kuri, mais aussi pour la série Nekojara-shi no 11-ri / ネ コ ジ ャ ラ 市 の 11 人 (Les 11 habitants de Nekojara-shi, 1970-1973) ou encore Purin Purin Monogatari / プリンプリン物語 (L'Histoire de la princesse Pudding, 1979-82).

La compagnie du Théâtre de Marionnettes Takeda / Takeda Ningyô-za / 竹田人形座 – née en 1954, dont le nom est emprunté au célèbre marionnettiste du théâtre bunraku Izumo Takeda et sa dynastie qui dirigea au 18ème siècle le Takemoto-za dont elle s'inspire de la tradition – donna pleinement forme à cette série. Ladite compagnie participait ainsi à cette production en ayant en charge la manipulation des marionnettes à fils avec les marionnettistes Sannosuke Takeda / 竹田三之助 (de son vrai nom Motoyoshi Ishinabe / 石鍋元芳, 1897-1965) et Sennosuke Takeda / 竹田扇之助 (de son vrai nom Masao Ishinabe / 石鍋昌男, 1930-, membre de l'UNIMA), ces artistes du mouvement adaptant leur art de la scène à celui des décors télévisés et de la caméra. De même, les marionnettes de cette série furent fabriquées d'après les dessins de Tezuka par le coresponsable du Théâtre de Marionnettes Takeda, Kinosuke Takeda / 竹田喜之助 (de son vrai nom Takao Okamoto / 岡本隆郎 (1923-1979), celui-ci parvenant naturellement à restituer la nature des personnages du mangaka. Kinosuke Takeda – ainsi que Sannosuke Takeda – avait précédemment participer à une autre série de marionnettes de la NHK et de même de science-fiction (la première en ce genre et sa forme) avec Uchûsen Shirica / 宇宙船シリカ (Silica, le vaisseaux de l'espace, 1960-62) de l'écrivain Shinichirô Hoshi avec le scénariste du Commando de la Voie lactée Ichirô Wakabayashi qui, lui aussi, retrouvait avec la série de Tezuka le voyage intersidéral comme avec le Silica. Wakabayashi participera à une autre série de marionnettes en 1969 pour la NHK, à savoir Horafuki Senchô / ほらふき船長, adaptation du roman Les Aventures du capitaine Vrounguel / Priklyucheniya kapitana Vrungelya écrit en 1937-39 par l’auteur russe Andrei Sergeevich Nekrasov, et ce avec des marionnettes de Akira Kataoka du théâtre Hitomi-za, œuvre littéraire également adaptée en une série d’animation soviétique réalisée en cinq courts-métrages par David Cherkassky.

Kinosuke Takeda réitéra l'expérience avec Sannosuke Takeda après Le Commando de la Voie lactée avec encore la NHK, et ce une nouvelle fois dans le domaine de la science-fiction sur Kuchû Toshi 008 /空中都市 008 (Ville Aérienne 008, 1969-70) d'après l’œuvre du romancier Sakyô Komatsu. Ces trois ouvrages avaient également en commun qu'ils étaient accompagnés par des compositions musicales signées par Isao Tomita (1932-2016, avec Le Commando de la Voie lactée le musicien commençait là une fructueuse collaboration avec Tekuza). On pourrait ajouter que ces trois séries sont dans une certaine mesure – bien qu'elles diffèrent en certains points de technicité et de traitement de l'espace scénique – l'équivalent des séries de science-fiction anglaises de Gerry et Sylvia Anderson : Supercar (1961-62), Fusée XL5 (1962-63), L'Escadrille sous-marine (1964-65), Les Sentinelles de l'air (1965-66), Capitaine Scarlet (1967-68) et Joe 90 (1968-69), elles aussi ayant marqué la même décennie. On notera encore que, outre des représentations données sur le territoire de l'Hexagone mais aussi en d'autres pays entre 1972 et 1979, le Théâtre de Marionnettes Takeda fut présenté en 1969 dans la série Le Tour du monde des marionnettes de Philippe Genty et Yves Brunier.

A propos encore de Kinosuke Takeda qui concevra des marionnettes pour quelques autres
programmes pour la télévision dont à nouveau une création de Tezuka avec la série Pururu-kun / プルルくん (NHK Educational, 1973-76) dans la programmation Yôchien Hoikujo no Jikan / 幼稚園・保育所の時間 (Jardin d'enfants, le temps de la maternelle), celle-ci contant les aventures d'une petite fille vivant avec ses amis (un petit tigre, un petit singe...) et sa maman sur une île, il fit de même en 1968 pour le long-métrage de marionnettes Meiji haru aki / 明 治 は る あ き (Les quatre saisons de l'époque Meiji) réalisé par le cinéaste Heinosuke Gosho / 五 所 平 之 助 (1902-1981). Ce dernier signait-là le dernier film de sa carrière qui fut fort florissante et fit de lui l'un des maîtres du cinéma japonais. Scénarisé par Hideo Horie avec au jeu des marionnettes Sennosuke Takeda et le Takeda Ningyô-za, ce film d'une douce poésie commémorait le centenaire de l'Ère Meiji (1868-1912), son sujet évoquant sur cette période les souvenirs d'un grand-père à sa famille. Kinosuke Takeda, dont l'une des poupées la plus populaire qu'il conçut fut Yukiko de la pièce éponyme et dont les créations transmettaient de chaleureuses émotions, fit en ce film oeuvre d'une extrême finesse s'inspirant de la tradition des Takeda tout en innovant tant sur les mécanismes que sur les matériaux.

Sur les trois séries de science-fiction ayant bénéficié de l'art du Théâtre de Marionnettes Takeda, la dernière Kuchû Toshi 008 / Kuchû Toshi Zero Zero Hachi se distingue particulièrement des deux autres. En effet, contrairement aux précédentes, elle est réalisée et diffusée en couleurs (comme précédemment Hyokkori Hyôtan-jima et auparavant encore en 1963-64 la dernière partie de la série de marionnettes à gaine Chirorin Mura to Kurumi no Ki débutée en 1956) et son univers tout autant visuel que narratif est proche de la série anglaise Les Sentinelles de l'air alias Thunderbirds diffusée sur NHK trois ans auparavant à partir du 10 avril 1966, un an après sa diffusion originale (on pourrait aussi évoquer, quoi que plus proche de la futur série de Star Trek, la série anglaise Space Patrol produite en 1962-63 par Roberta Leigh qui fut associée à Gerry Anderson en 1957-59).

Le succès des Thunderbirds au Japon fut tel que de nombreuses rediffusions télévisées de l'ordre de la dizaine suivirent et ce dès la première diffusion terminée. Le grand peintre et illustrateur japonais Shigeru Komatsuzaki / 小松崎茂 (こまつざき しげる, 1915-2001), évoqué dans le lien suivant pour avoir illustré une édition pour la jeunesse de Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne, sublimera cet ouvrage de Gerry et Sylvia Anderson en produisant moult peintures et dessins sur les cinq Thunderbirds de la Flotte de la Sécurité Internationale et plusieurs autres engins et véhicules de la série – mais aussi sur d'autres productions des Anderson telle UFO – pour le marché des modèles réduits et maquettes, ce que fit Tatsuzou Kajita / 梶 田 達 二 ( か じ た た つ じ , 1936-2011), autres grands illustrateurs japonais, sur quelques publications pour Kuchû Toshi 008 mais dans une bien moindre mesure.

Peut-on alors prétendre qu'une certaine influence en soit la cause (comme alors sur certaines séries de tokusatsu de Tsuburaya Productions telles Ultra Seven et Mighty Jack), ou ne serait-ce tout simplement que le fruit de la continuité créatrice de ces productions de la NHK débutée bien avant que les Anderson ne se lancent dans cette forme de divertissement. Peut-être un peu des deux.

Quoiqu'il en soit la série est une adaptation du roman Kuchû Toshi 008 Aozora Toshi Monogatari (Ville aérienne 008 : conte d'une ville dans le ciel bleu) écrit en 1968 par Sakyô Komatsu (1931- 2011), l'un des grands noms de la science-fiction japonaise hélas si peu traduit en France. L'histoire contait les aventures d'une organisation internationale regroupant les forces de secours de neuf cités aériennes intervenant lors de catastrophes naturelles et autres accidents produits par les activités humaines. La ville japonaise 008 est celle où vivent les membres de la famille Ohara, protagonistes de la série, dont le père est un des représentants de l'organisation. Se déroulant au début du 21ème siècle et se faisant l'écho d'un futur radieux de par les technologies et la science, cette production reflétait également une certaine vision du futur mise alors en lumière en 1970 lors de l'Exposition universelle du Japon « Expo '70 » à Osaka (un épisode fera aussi référence à l'évènement lunaire du 21 juillet 1969).

Kinosuke Takeda et Sennosuke Takeda offre encore en cette série d'anticipation tout leur art de marionnettistes et bien que tournée vers le futur, on peut voir dans l'épisode spécial du 1er janvier 1970 intitulé « Operation Springs » ou « SOS au Cercle arctique » (30 minutes au lieu du format de 15 minutes pour les épisodes de la série), le seul à ce jour ayant été conservé, une courte séquence où une marionnette de style traditionnelle offre une gestuelle proche du bunraku dans une mise en scène pouvant rappeler la poétique d'un Kihachirô Kawamoto. On remarque encore pour cette série que Kinosuke Takeda fabrique des marionnettes à fils mais également des poupées à tiges pour certaines scènes où n'apparaissent à l'écran que la tête et le tronc des personnages.

Tout le long de sa carrière, aussi bien scénique que télévisuelle, Kinosuke Takeda aura perfectionné son art tout en douceur, conservant avec respect une certaine nature traditionnelle de celui-ci. Après sa mort en 1979 survenue à l'âge de 56 ans dans un accident alors qu'il se déplaçait en motocyclette, le Théâtre de Marionnettes Takeda s'éteignit lui aussi dans le courant de la décennie suivante.

Toutefois Sennosuke Takeda se chargea d'honorer la mémoire de la compagnie tokyoïte et celle de Kinosuke Takeda en s'installant à Iida, près de Nagano (d'où il est originaire, ville dite des théâtres de marionnettes liée à Charleville-Mézières, autre lieu phare en cet art), participant à partir de 1990 à la création du Musée International de la marionnette à fils Sennosuke Takeda et d'une petite scène pour faire revivre les marionnettes et l'esprit du théâtre Takeda auprès du jeune public.

La série Ginga Shônen-tai, comme la plupart des productions de marionnettes de la NHK des années 1950 et 1960 qui n'ont pas été conservées (si ce n'est que très partiellement), a rejoint la nature même de ce qu'elle fut en partie : un spectacle vivant qui comme une pièce de théâtre se vit au moment de sa représentation sans qu'il n'en reste rien de ce qui s'est joué sur la scène, si ce n'est souvenirs et critiques. Aussi, s'il ne reste que très peu de matière filmique, quelques produits dérivés et divers documents ont été conservés apportant un apport certes léger mais non négligeable de menus éléments informatifs donnant à l'esprit de quoi alimenter son imagination. Concernant encore le peu qu'il en reste, il est probable, par souci d'économie, que le support sur lequel était enregistré ces séries – notamment avec le Kinescope Recorder (Kineco / キ ネ コ ) – a été réutilisé pour l'enregistrement d'autres programmes, même si cela est difficile à concevoir au 21ème siècle où tout est enregistré et archivé. Les marionnettes, dessins et outils de Kinosuke Takeda pour ces séries et les créations théâtrales ont été conservés fort heureusement et sont exposées au musée local de Setouchi (ville natale de Kinosuke Takeda, dans la préfecture d'Okayama, au sud-est de Honshû) où a lieu chaque année un festival en l'honneur de ce grand artiste.

Pour en revenir plus particulièrement sur quelques autres aspects des aventures du Commando de la Voie lactée dont le suspens gravite autour de notre étoile dans la première partie de la série, on constate que Tezuka qui a créé le personnage d'Astro / Atom autour de l'énergie atomique évoque ici l'énergie issue de la réaction nucléaire au travers du Soleil perdant de sa chaleur. La dimension de la durée de vie de l'astre liée à sa combustion était alors un sujet relativement peu développé dans la fiction (les scientifiques établirent la réelle nature énergétique du Soleil et de fait sa durée de vie dans la décennie qui vit naître Tezuka).

Quant à la Lune où se déroule une part de la deuxième partie de la série, et dont les décors où se déplacent les marionnettes et ceux des séquences d'animation sont très réussis et couverts d'une atmosphère globale d'étrangeté, Tezuka y avait déjà installé les Troupes de défenses de la Terre dans le 56ème épisode de Tetsuwan Atom « Chikyû bôei-tai » / 地球防衛隊 (Les corps de défense de la Terre, 25 janvier 1964, dont des éléments et personnages de l'histoire proviennent du manga Number 7 paru en 1961-63) – c'est l'un des trois épisodes avec le 46ème et le 71ème composant le film Tetsuwan Atom - Uchû no Yûsha / 鉄腕アトム 宇宙の勇者 (Atom, bras de fer - Héros de l'espace, 26 juillet 1964) – où sont justement présentes des similitudes avec Ginga Shônen-tai. Parmi celles-ci, on pense de suite à Rop et Tex avec respectivement les personnages aux noms célèbres et historiques de Miyamoto Musashi et Kojirô Sasaki au chapeau de cowboy (Tezuka avait déjà mis en scène ce duo en 1958-59, ceux-ci étant des habitués du mangaka, dans le manga Firumu wa Ikiteiru / フィ ルム は生 きて いる où sous couvert d'aventures il évoque le monde de l'animation, ainsi que justement dans Number 7). Tezuka retournera sur la Lune le 1er avril 1970 dans une ambiance mystérieuse avec l'histoire « Le Cratère » issue du recueil éponyme avec entre autres Kojirô Sasaki.

Le studio Mushi a ainsi produit pour cette série de nombreuses séquences d'animation ou des décors se déroulant dans l'espace comme il l'avait déjà fait dès le 15 janvier 1963 dans le 3ème épisode de la série d'Atom avec un voyage à destination de Mars. A cet égard, si la série du Commando n'est pas dénuée d'humour, particulièrement dans les dialogues, elle présente une image plutôt stable et sérieuse contrairement à la série d'Atom avec entre autres exemples dans ledit 3ème épisode où Tezuka se permet d'introduire dans de nombreuses scènes un humour visuel qui lui est propre (on peut même apercevoir en ce 3ème épisode son alter ego physique lors d'une scène de combat entre Atom et des extraterrestres, alter ego et autres effets du même genre apparaissant occasionnellement tout le long de la série). Ce 3ème épisode (ainsi que deux autres) sera résumé dans le 53ème épisode diffusé le 31 décembre 1963, épisode spécial de veille du Nouvel An dont la particularité est de proposer une séquence documentaire montrant le studio Mushi et ses artistes œuvrant à la conception de la série. Mis à part quelques cinq nouvelles minutes d'animation et le reportage, il s'agissait pour le reste de rediffusion. A cet effet, en 1964, à cinq reprises sera rediffusé un ancien épisode à la place d'un nouvel, cela pour reposer un peu les artistes d'une année 1963 éprouvante.

Pour la deuxième partie de la série, on remarquera que les Jiguiris ont un aspect – du moins si l'on se prête à cette interprétation du sommet de leur tête– évoquant le kappa, créature fort populaire issue du folklore japonais et de la mythologie des yôkai. Le kappa, souvent représenté comme un personnage sympathique et aimable dans la littérature, le manga et l'animation (contrairement à la tradition qui le rend parfois responsable de bien des méfaits sur les êtres humains), était à cette époque fort célèbre avec les kappa de Shimizu Kon / 崑 清 水 (1912-1974) créés en 1951 dans le yonkoma Kappa Kawataro, ces mêmes kappa ayant été également animés dans des films publicitaires pour la marque de saké Kizakura ainsi que dans un court-métrage de Taiji Yabushita en 1954 (de Shimizu Kon en France, seul le conte originaire de l'île de Sado Le Crabe et le singe / Kani Mukashi qu'il illustra en 1959 a été publié en 2008 aux Éditions Philippe Picquier).

Deux semaines après la défaite des Jiguiris sur NHK, les jeunes téléspectateurs découvraient sur TV Asahi un autre peuple de l'espace, amical celui-là, empruntant également leur physionomie aux kappa dans la série aux décors très soignés et inspirés Uchû Patrol Hopper / 宇宙パトロールホッパ (Tôei Dôga, 1965). A propos de patrouilles de l'espace comme en cette dernière et celle de Ginga Shônen-tai quelques autres suivront telle celle de Rainbow Sentai Robin / レ イ ン ボ ー 戦 隊 ロ ビ ン (Studio Zero / Tôei Dôga, 1966-67) ou encore celle tézukienne de W3 (1965-66).

Comme Uchûsen Shirica ayant été appréciée par l'astronaute japonais Mamoru Môri / 毛 利 衛 (1948-), Ginga Shônen-tai toucha un autre astronaute en la personne de Tadao Doi / 土 井 隆 雄 (1954-) alors âgé de neuf années à l’époque. Le 22 novembre 1997, lors du 24ème vol de la navette Columbia dont il était de l'équipage, la NASA qui réveillait ce dernier en musique avec une sélection préétablie par les astronautes, lança ce matin-là la chanson du générique de Ginga Shônen-tai. À ce propos, il existe deux versions de cette chanson : la première accompagnant la première partie de la série interprétée par Kyû Sakamoto / 坂本九 (1941-1985) qui, la même année, connu un immense succès aux États-Unis avec la chanson Ue o Muite Arukô (1961) ou Sukiyaki à l'international et depuis maintes fois reprise de par le monde (dont une version restée inconnue en Occident interprétée par Elvis Presley et essentiellement enregistrée semble-t-il pour le marché malaisien), et la seconde pour la deuxième et troisième partie interprétée par le Kamitakada Boys Choir / Kamitakada Shônen Gasshôdan / 上高田少年合唱団 (le Chœur des garçons de Kamitakada).

Ladite chorale était souvent invitée à l'époque à interpréter des génériques pour de telles productions télévisées comme elle le fit notamment sur les séries de marionnettes Bôken Dankichi / 冒険ダン吉 (Les Aventures de Dankichi, NTV; 1960) et Iga no Kagemaru / 伊賀の影丸 (KRT, 1963-64) – toutes deux avec les marionnettes de Akira Kataoka de la troupe Hitomi-za qui concevra ensuite celles de Hyokkori Hyôtan-jima et Nekojara-shi no 11-ri –, mais aussi pour des séries d'animation dont justement la seconde version du générique (sur les mêmes images que la première, elles changeront un an plus tard) à partir du 31ème épisode le 30 juillet 1963 de Tetsuwan Atom (1963-66) de Tezuka (l'instrumental original est conservé pour la fermeture), Big X (TM, 1964-65) adaptation du manga éponyme de Tezuka et Uchû Patrol Hopper, ainsi que pour des films d'animation comme plus tôt La Forêt aux sortilèges / Shônen Sarutobi Sasuke (Sarutobi Sasuke le jeune ninja, Tôei, 1959) dont le fameux personnage né durant l'Ère Meiji inspirera un manga à Tezuka en 1960 (publié en France en 2009 chez Cornélius).

On notera encore que Kyû Sakamoto enregistra deux ans plus tard une seconde chanson pour une série d'animation de science-fiction et de fantastique, états-unienne celle-là, à savoir Jonny Quest (1964-65), ce lors de sa diffusion au Japon en 1965, de janvier à juin, sur TBS : Kagaku Shônen JQ / 科 学 少 年 J Q (Jonny Quest le garçon de la science). Produite par la célèbre compagnie de William Hanna et Joseph Barbera, il s'agissait de la quatrième série d'animation états-unienne dont les épisodes (au nombre de 26) avaient une durée de 25 minutes et proposaient en ce format proche de la demi-heure une aventure au scénario développé comme il en était alors au Japon depuis le 1er janvier 1963 grâce à Osamu Tezuka et aux États-Unis depuis 1960/62 avec les séries Les Pierrafeu / The Flintstones, Le Pacha / Top Cat et Les Jetson / The Jetsons produites par Hanna-Barbera qui furent de fait les trois premières séries de ce format pour la durée d'un épisode.

Ginga Shônen-tai évoquait, notamment dans les paroles de la chanson du générique écrites par Ichirô Wakabayashi dans sa première version, la galaxie comme une mer d'étoiles et les humains comme étant les enfants de ces astres de chaleur et de lumière... Une mer d'étoiles qui neuf années plus tard renflouerait le plus puissant des cuirassés de la Seconde Guerre mondiale dans la série Uchû Senkan Yamato de Leiji Matsumoto où l'on retrouve les thèmes et certains motifs traités dans Ginga Shônen-tai : de la traversée de l'espace afin de rapporter ce qui peut sauver la Terre au peuple extraterrestre, les Gamilas, désirant conquérir cette dernière comme les Jiguiris, en passant par le personnage de Âmia que l'on peut voir comme préfigurant en une certaine mesure celui de Starsha.

L'élément marin et ce qu'il implique en terme d'aventures et de découvertes se ressentait également dans la musique du générique au chant enjoué et gonflé d'entrain telles des voiles par le vent.
Cet aspect de l'espace appréhendé comme un océan ou une mer – comme l'avait déjà écrit le célèbre astronome Johannes Kepler en son temps où les marins étaient encore liés aux étoiles pour naviguer et comme de bien nombreuses oeuvres de science-fiction l'évoquent, de la littérature aux arts picturaux (les baleines sont ainsi également représentées dans l'espace ) – est alors exploité chez Tezuka avec également la série Tetsuwan Atom dont on peut voir pour exemple dans le 66ème épisode « Supêsu baikingu » / スペース バイキング・ (Le buffet de l'espace) des pirates de l'espace vêtus tels ceux des Caraïbes. On s'amusera à trouver une ressemblance entre leur vaisseau spatial sans relation avec le milieu marin et ceux ovoïdales de Véga dans Goldorak (on remarquera aussi, après qu'une fusée de ravitaillement a largué son étage du réservoir, que la scène suivante lors de son abordage par les pirates la présente encore avec ledit étage, ce genre d'erreur ou de faux raccords plus ou moins discernable étant présent sur de nombreux épisodes de la série). Dans cette aventure également, une patrouille de l'espace interviendra avec Atom pour mettre fin aux agissements des pirates (évidemment lorsque l'on associe l'espace avec la mer et les pirates, on se doit de citer l'un des plus représentatifs univers liant les deux élèments, celui du Captain Harlock de Leiji Matsumoto, ce dernier ayant été à ses débuts très influencé par Tezuka). On trouve chez Tezuka quelques autres références liant l'espace au milieu océanique : dans le manga Number 7 évoqué plus haut à propos de la Lune, l'île flottante ainsi nommée et présente au sein de l'action est en fait une station spatiale.

La diffusion de la série Ginga Shônen-tai terminée, elle fut remplacée par Uchûjin Pipi / 宇宙人ピピ (1965-66), série mêlant de manière relativement basique animation et prise de vue réelle : seul le personnage principal, un petit extraterrestre, est animé avec quelques effets d'éléments dont sa petite soucoupe volante. L'histoire signée par Sakyô Komatsu évoqué plus haut et Kazumasa Hirai (écrivain et auteur de manga dont Eightman) était accompagnée à nouveau par la musique de Isao Tomita avec de même Ichirô Wakabayashi pour les paroles du générique.

A propos d'ouvrage mêlant animation et prise de vue réelle, Osamu Tezuka et le studio Mushi retrouvèrent la NHK quelques années plus tard en 1969, le jeudi 2 janvier, avec le court-métrage Wonder-kun no Hatsuyume Uchû Ryokô / ワンダー君の初夢宇宙旅行 (Voyage Intersidéral, le premier rêve de Wonder-kun). En effet, en celui-ci comme pour Uchûjin Pipi, le personnage de Wonder-kun est animé et se mêle à la prise de vue réelle avec le jeune comédien interprétant Taro : le garçon invité à faire une petite excursion dans l'espace à l'aide du fauteuil spatial dont Wonder-kun est la conscience et le navigateur, fauteuil renvoyant l'image de celui voyageant dans le temps mais aussi au MMU de la NASA (six mois avant le grand évènement lunaire). L'histoire repose sur le thème du premier rêve de l'année fait dans la nuit du 1er au 2 janvier, rêve culturellement particulier au Japon et nommé hatsuyume. Ce court-métrage était considéré comme perdu mais, en 2013, Jun Masami / 真佐美ジュン (Shimozaki) qui oeuvra auprès de Tezuka retrouva dans ses archives personnelles une copie du film sans piste sonore. Taku Sugiyama, son réalisateur, réécrivit de mémoire le texte qui fut ainsi nouvellement interprété et sonorisé en 2015 pour une restauration de l'ouvrage désormais conservé dans les archives de la NHK. A noter que ce film fut créé alors que Tezuka produisait la série Banpaiya (Vampires, Fuji TV, 1968-69) mêlant elle aussi animation et prise de vue réelle.
Version française
Quant au 67ème épisode sous-titré en français « Des ruines sur la Lune » / « Tsuki no haikyo » diffusé à l’origine le 17 septembre 1964 : peut-être a-t-il été sous-titré en français pour être projeté lors d'un festival ou d'un salon en France (tel le MIPTV tout récemment créé en 1964). On peut tout de même s'interroger sur le choix de cet épisode en plein cœur de l'aventure – même si cela est courant en ce genre de sélection – alors que le 1er ou le 44ème épisode débutant le deuxième thème de la série aurait été plus logique, ne serait-ce que pour la compréhension du spectateur même si le narrateur résume légèrement la situation globale de cette deuxième partie de la série.

On pourrait aussi émettre l'hypothèse que cet épisode aurait pu être présenté à la télévision française dans des circonstances similaires à celles du 44ème épisode de la série Oba-Q le petit fantôme et le dernier de la série Super Jetter qui ont été diffusés respectivement le 26 novembre 1967 et le 20 septembre 1968 sur la 2ème chaîne de l'ORTF dans le cadre de soirées japonaises proposées par le cinéaste français Yves Ciampi et son épouse l'actrice japonaise Keiko Kishi. Ces soirées au nombre de trois étaient destinées à faire découvrir aux téléspectateurs français quelques aspects de la télévision japonaise : à lire à ce égard « L'Animation Japonaise en France avant le 3 juillet 1978 » où était évoqué en ce texte datant de 2014 une première approche de cet épisode sous-titré en français dont on peut encore fortement s'interroger s'il à réellement atteint l'Hexagone...

On se doit également de préciser que la copie ayant survécu avec les sous-titres en français provient des archives de la NHK qui l'a d'ailleurs édité sur le DVD NHK Ningyôgeki Chronicle series, Vol.3, Takeda Ningyô-za no sekai, Kuchû Toshi 008 avec ce qu'il reste également des séries Uchûsen Shirica – le 123ème épisode « Ikuchiozaurusu no saigo » / イ クチ オザ ウル スの 最後 (La fin de l'ichthyosaure) diffusé le 17 mars 1961 – et Kuchû Toshi 008 (l'épisode évoqué plus haut). Un documentaire réalisé en 1965 sur le Théâtre de Marionnettes Takeda accompagne l'ensemble.

Nous devons l'adaptation française et le sous-titrage de cet épisode, ainsi que sa narration de par sa voix sur la bande sonore, à l'illustre japonologue français François Berthier / フランソワ ベルティエ ・
(1937-2001), écrivain et historien de l’art japonais, ainsi que professeur à l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales) de 1975 à 1998. En effet, celui-ci diplômé de japonais en 1961 (docteur de 3e cycle et docteur d’état) œuvra en tant que journaliste pour la NHK de 1962 à 1965. Il est de fait indubitable que lors de cette expérience pour la télévision japonaise, on lui aura confié la tache d'adapter ce 67éme épisode, peut-être alors pour – si ce n'est une projection en France – quelque échange culturel organisé par la Maison franco-japonaise ou l’Institut franco-japonais de Tôkyô. C'est ainsi que le titre de la série fut traduit sous l’intitulé Le Commando de la Voie lactée et l’aventure de l'épisode en question nommée « Des ruines sur la Lune ». On peut donc en conclure que cette traduction fut réalisée entre octobre 1964 et décembre 1965 puisqu'en 1966 François Berthier quitte le Japon pour se rendre en Algérie afin d'y rejoindre pour un certain temps son père, l'archéologue André Berthier (1907-2000), celui-ci effectuant alors des fouilles sur les ruines de Tiddis, cité antique de Numidie (fouilles qu'il dirigeait depuis 1940 et dont il aura la charge jusqu'en 1973, tout en étant depuis 1923 conservateur des archives de l'Est algérien, ainsi que directeur de la circonscription archéologique et du musée de Constantine).
Des ruines... c'est justement ce qu'il reste de la série Ginga Shônen-tai et parmi celles-ci celles de la base lunaire des Jiguiris mystérieusement détruite et de fait celles de l'épisode sous-titré en français lui-même dans lequel ces ruines lunaires apparaissent ou du moins le peu qu'il en reste. Espérons toutefois qu'avec le temps et force fouilles d'autres éléments se découvrent, si ce n'est à nous, à ceux qui suivront...

(Texte de Jacques Romero Vey, septembre 2018)
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Re: 1963 - Ginga shounen-tai

Message par takumi24 »

Merci pour cette curiosité particulièrement rare!
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